Écrivain, peintre, metteur en scène

La métamorphose, opéra de Michaël Levinas d’après la nouvelle de Franz Kafka précédée de "Je, tu, il" de Valère Novarina

Les 12, 13, 16 et 17 juin 2015 au Théâtre de l’Athénée

Athénée - Théâtre Louis Jouvet
sq. de l’Opéra Louis-Jouvet - 7 rue Boudreau 75009 Paris
location : 01 53 05 19 19
http://www.athenee-theatre.com/saison/fiche_spectacle.cfm/206029_la_metamorphose.html

opéra en un acte pour 8 chanteurs, ensemble et électronique dans le cadre du Festival ManiFeste-2015 de l’IRCAM

livret : adaptation du texte La Métamorphose (Die Verwandlung) de Franz Kafka (1915) par Emmanuel Moses, Benoît Meudic et Michaël Levinas d’après la traduction de Claude David aux éditions Gallimard.
spectacle créé pour la première fois le 7 mars 2011 à l’Opéra de Lille I Commande de l’Opéra de Lille et du ministère de la Culture et de la Communication

Blatte ou hanneton ? Cancrelat ou scarabée ? Si la querelle fait encore rage parmi les traducteurs et les spécialistes de Kafka, nul n’ignore plus qu’“en se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva, dans son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte.” En revanche, on pourra longtemps chercher ce qui, dans cette histoire publiée il y a maintenant presque un siècle, continue de provoquer chez chacun un aussi profond trouble, voire une aussi forte identification. Avatar pour avatar, La Métamorphose s’est métamorphosée à son tour, et la nouvelle, adaptée par l’écrivain et traducteur Emmanuel Moses, s’est transformée en opéra – ce qui, réjouissons-nous, n’a rien de monstrueux.
Dans La Conférence des oiseaux, le compositeur Michaël Levinas avait déjà exploré “la dimension animale du monde instrumental”. Dans Froissements d’ailes pour flûte traversière, il avait décrit un oiseau enfermé dans une pièce. Tout en poursuivant cette recherche, il aborde, avec La Métamorphose, des situations plus terre à terre : “J’ai été attiré par la quotidienneté, la trivialité extrême qui donne à cette nouvelle – qui n’est en aucun cas un texte fantastique ou pré-surréaliste – son caractère terrifiant, d’une terreur insondable.” Pour donner voix à Gregor, il a choisi d’écrire pour la tessiture masculine la plus aiguë, le haute-contre, qui permet d’atteindre “une voix totalement désarmée”, démultipliée par l’électronique : “ombres et retards, vie intérieure de la voix comme polyphonie”.