Écrivain, peintre, metteur en scène

SPECTACLE
Pour Louis de Funès

Dates de la tournée 2000.

par Dominique Pinon
mise en scène : Renaud Cojo

Cette adresse lancée en exergue à Pour Louis de Funès aux metteurs en scène ne peut manquer de nous questionner. Revenir ainsi à l’essence du travail, comme on pourrait refaire ses gammes. Un plateau, un comédien, un metteur en scène. Et même si la direction que prend notre travail n’est pas forcément celle là, parce qu’il nous Importe aussi de représenter par d’autres moyens que ceux du comédien et du texte, la vie même, contemporaine, présente, parce qu’on aime aussi à penser qu’il est possible d’être mal à l’aise avec l’écrit et pourtant de mettre en scène, alors ce texte là -est une gageure.

Comme on décide de tenter un beau (ou mauvais Jour de créer sa propre langue de théâtre, on sait que la motivation du "contre" engagera une vision "absolue" de l’objet recherché. Les expériences voulues, réfléchies et créées depuis cinq ans au sein du groupe Ouvre le Chien, ont amorcé un semblant de méthode, une espèce de principe, ou, pire encore, une "façon de faire""... Quand même il s’agissait au départ de la remise en question d’une forme théâtrale que nous considérions comme caduque parce que figée, nous nous apercevons aujourd’hui qu’on ne peut se satisfaire dans le travail de cet enfermement axé paradoxalement sur un esprit d’ouverture (au passage on trouvera ici une origine supplémentaire au nom du groupe). Pour Louis de Funès dissèque ainsi le théâtre comme une vieille chose, souvent apprêtée, froide et pour tout dire laissée pour morte, afin de lui redonner une chair, une matière, et comme l’écrit Novarina, de la viande. Alors évidemment, on a envie de se pencher là dessus, de se retourner sur ces textes fondateurs, dans la mesure où Ils offrent des pauses susceptibles d’accompagner la continuité d’une démarche, comme autant de recommencements possibles.

Pour Louis de Funès, comme La lettre aux acteurs, de V. Novarina puise dans la nature même de l’acte théâtral, les motivations d’une écriture unique, à l’intention des utilisateurs de théâtre (des deux côtés de la scène, acteurs et spectateurs). Nous considérons donc à nouveau la position du spectateur et la façon dont il regarde, construit notre travail. Et lorsque Valère Novarina s’adresse aux spectateurs de cette façon : " Tu comprends ça, spectateur ? Tu comprends ça ? Que tu as tout fait Et que la plupart des hommes meurrent sans savoir que c’est eux qui ont tout fait ce qu’ils ont vu. " On a aussi envie de penser que l’acteur face au public" entre comme dans une fosse au lion, pacifier le public comme un animal, lui imposer un rythme, le tenir par la capture du souffle, lui imposer la paix des langues. L’acteur tient deux heures dans sa main, toutes nos voix. Deux heures de silence. Le théâtre, c’est capturer le silence des hommes pendant deux heures."

Alors, oui, ce texte tout à la fois destructeur et fondateur, tour à tour furieux et doux, comme un retour en arrière pour mieux aller de l’avant.

Ouvre le chien

TOURNÉE

14 janvier 2 000
BELFORT
Le Granit - Scène nationale

21 janvier
DIJON
Théâtre des Feuillants

24 janvier
BOURGOIN JALLIEU (38)
Théâtre Jean Vilar

25, 26 janvier
LE PONT DE CLAIX (38)
Amphithéâtre

28 janvier
CLERMONT L’HERAULT (34)
Office culturel

1 février
AURILLAC (15)
Théâtre municipal

11 février
TARBES
Le Parvis

25 février
TERRASSON (24)
Centre culturel

1er mars
LIMOGES
Centre Jean Gagnant

du 7 au 11 mars
NICE
Théâtre de Nice - CDN

7 avril
RETHEL (08)
Théâtre Louis Jouvet